L’audition des jeunes est préoccupante

Publié le : 12 juillet 20186 mins de lecture

Vous êtes-vous déjà demandé qu’elle était l’impact de tous les appareils portables (téléphones, baladeurs…) sur l’audition de vos enfants et de vos petits-enfants ? Avez-vous remarqué que la plupart des jeunes écoutent de la musique à des niveaux trop élevés ?

Nous sommes beaucoup quand même à constater l’environnement bruyant dans lequel évoluent les jeunes d’aujourd’hui, sans pouvoir faire grand chose, mais en ayant conscience du potentiel danger pour leur audition.Nous avons trop souvent tendance à penser que la perte auditive est un problème de santé réservé aux personnes âgées. Cependant, une récente étude nationale a montré qu’un adolescent sur cinq a déjà une légère perte auditive,  un phénomène qui a considérablement augmenté ces dernières années.

Les professionnels de l’audition préconisent à tous ces jeunes de baisser le son de leurs baladeurs, suggérant que la musique diffusée par les écouteurs de ces appareils est la principale responsable.

Bien que cela ne soit pas encore tout a fait prouvé, les experts tirent la sonnette d’alarme et préviennent qu’une légère perte d’audition peut entraîner des problèmes pour l’apprentissage scolaire et « prépare le terrain » pour une future aggravation de la perte auditive.

Une étude aux Etats-Unis a comparé les résultats d’études d’enquêtes nationales sur la santé. Une pratiquée entre 1988 et 1994 sur 3000 enfants, l’autre entre 2005 et 2006 sur 1800 enfants.

La fréquence des pertes auditives est passée de 15 à 19.5%. La plupart de ces pertes étant considérées comme légères, c’est à dire avec une perte comprise entre 16 à 24 dB, rendant impossible la distinction d’un murmure ou d’un bruissement de feuilles par exemple.

Un adolescent ayant une déficience auditive légère ne sera pas en mesure d’entendre le bruit de gouttes d’eau tombant par terre, ou sa mère lui chuchotant « bonne nuit ».

De plus, on constate que la perte se situe surtout au niveau du son des consonnes, comme les « t », « k » et « s ». La parole est donc audible, mais pas complètement intelligible.

Bien qu’on ne tienne pas l’Ipod ou les autres baladeurs comme seuls responsables, les chercheurs ont constaté une augmentation significative de la perte auditive au niveau des hautes fréquences, ce qui prouve selon eux que le bruit est la cause principale du problème.

Ils citent pour cela une étude australienne de 2010 qui a prouvée la relation entre l’utilisation d’appareils de musiques mobiles et une augmentation de 70% des risques de pertes auditives chez les enfants.

La musique forte, ce n’est bien-sûr pas nouveau. Chaque génération d’adolescents a pu profité des évolutions de la technologie pour profiter du son, des gros casques volumineux des années 60, aux baladeurs de poche Walkman de Sony dans les années 80.

La différence concerne surtout la durée d’écoute. On a plus que doublé cette durée entre les jeunes d’aujourd’hui et la génération précédente.
Les appareils d’ancienne génération étaient vite limités en terme d’autonomie et de capacité. Aujourd’hui, à l’heure où chacun d’entre nous peut emporter des centaines d’albums dans sa poche et les écouter des dizaines d’heures sans interruptions, l’incitation est beaucoup plus forte.

Il faut noter aussi que, outre la musique, les jeunes d’aujourd’hui, grâce aux smartphones, peuvent maintenant regarder des vidéos, la durée d’utilisation risque donc de continuer à augmenter de manière forte.

Sachez, en tant que parents, que la majorité des produits commercialisés actuellement sont équipés d’une fonction permettant de fixer des limites de volume maximum, sachant que celle fixée par la réglementation est un peu trop souple à mon goût.

D’après des études récentes, plus de la moitié des adolescents écoutent leur musique à des niveaux supérieurs à 85 dB. C’est à peu près aussi fort qu’un sèche-cheveux ou un aspirateur !

Une écoute fréquente à ces niveaux peut transformer des cellules cilées microscopiques de l’oreille interne en tissu cicatriciel.
De plus, pour des raisons qu’on ne comprends pas encore tout à fait, certaines personnes sont davantage prédisposés à ces dommages que d’autres.

Et, rappelez-vous : une fois que notre audition commence à être endommagée, il est impossible de revenir en arrière. Les pertes auditives sont définitives.

A l’avenir, essayez donc d’être vigilant(e) sur les durées d’écoutes et les niveaux sonores auxquels votre enfant est confronté. Si vous avez des doute concernant son audition, n’hésitez pas à lui faire faire un bilan auditif gratuit.

À consulter aussi : La pollution sonore affecte à la fois la santé physique et mentale

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